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Musique Mûrir sur scène (08-05-2009)

Ghislain Mascaux produit des fruits rouges dans le Nord. Guitariste-chanteur, il compte néanmoins continuer à se consacrer à la musique.

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Après une année de cours à l'âge de 10 ans, Ghislain avait rangé sa guitare. Aujourd'hui, elle ne le quitte plus et le «démange toujours autant». Embrasser une carrière musicale ou reprendre l'exploitation familiale de Bugnicout (Nord)? «Mes parents m'ont laissé choisir. J'ai finalement opté sans regret pour le travail noble de la terre et la stabilité…», affirme-t-il, sans renoncer pour autant à la musique! Point commun à ces deux passions, le goût pour l'innovation et le contact avec les autres.

 

Dans la lignée de ses parents, cet agriculteur de 29 ans, installé depuis huit ans, produit des fruits rouges à cueillir sur place, entre mai et octobre. «L'exploitation, située à quinze kilomètres de Douai et de Cambrai, jalonne avec huit autres, également productrices de fruits rouges, la route reliant les deux villes», souligne Ghislain.

Assurément, la clientèle est là, mais la concurrence et le travail ne manquent pas! Il envisage de créer un miniparc de cueillette en y adjoignant d'autres fruits et légumes. Depuis quatre à cinq mois, il emploie à mi-temps un jeune de 21 ans et espère en recruter un autre plus tard… Assurer la pérennité de l'exploitation et la diversifier pour la rendre moins dépendante des aides reste sa priorité immédiate. Toujours en musique!

Le plein d'émotions

Doté d'une bonne oreille, le musicien a des aptitudes pour composer. Il affectionne particulièrement l'improvisation, sans avoir pris le temps de s'y mettre sérieusement. Il lui est arrivé de s'essayer à cet exercice devant les micros de Radio France et de Contact FM, mais il voudrait renouveler cette expérience. Le jeune homme est très motivé et habité d'une énergie débordante.

En 2003, il a animé une soirée de gala professionnel, dans les Arènes de Béziers. «Impressionnant! Une ambiance formidable!» témoigne-t-il. La même année, à Paris, il a chanté au Champ-de-Mars, où s'étaient rassemblés des jeunes agriculteurs du monde entier.

Ghislain, ancien président des JA du Nord, est heureux dans ces moments-là. Ils lui sont précieux pour vaincre sa timidité, pour s'exprimer. «J'apprécie le contact direct avec le public» Il se produit environ tous les deux mois, à Lille, notamment pour des galas d'étudiants. Il avait goûté à la scène en Angleterre, lorsqu'il était étudiant en agronomie et management au sud de Londres. Car Ghislain ne chante pas seulement pour lui mais aussi pour transmettre quelque chose aux autres, «de l'émotion, de l'énergie. J'essaie surtout de les faire vibrer à travers la musique». Il est aussi monté sur scène, à l'occasion du Week-end sur terre, en 2007, au pied de la tour Eiffel. «Un grand moment!»…

Il souhaite mener de front son exploitation et sa passion de la musique. Les deux sont nécessaires à son équilibre. Il voudrait aussi pouvoir prendre le temps de composer et écrire… par pur plaisir. Car Ghislain ne court pas après le succès et ne demande aucun cachet. Le bouche-à-oreille, sa meilleure publicité, l'a conduit à animer la nocturne du dernier Salon de l'agriculture et… peut-être à clôturer l'Enduropale du Touquet, en 2010!

 

Sans fausses notes…

 

- Une question d'organisation

 

Le jour pour le travail et ses différents engagements professionnels, le soir pour la musique. Ainsi va la vie, bien remplie, de Ghislain. Ce rythme est possible tant qu'il est célibataire. «Cela suppose une bonne organisation!» Il honore le plus souvent les sollicitations qui lui sont faites. «J'ai du mal à dire non… et ne réclame rien sinon une prise en charge des frais de déplacement. Souvent, on me donne davantage», constate-t-il.

- S'entraîner avec la radio

L'oreille se travaille par l'écoute et le chant. Ghislain Mascaux entretient la sienne en écoutant beaucoup la radio, chez lui ou dans son tracteur. Il chante du rock, de la pop, de la variété française et internationale – Beatles, Dire Straits, Jacques Dutronc, Francis Cabrel, Jean-Jacques Goldman… – mais «ni rap, ni techno… peu propices à la guitare!», s'exclame-t-il.

 

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